Lieu : Région Île-de-France
Maîtrise d’ouvrage : AIGP
Maîtrise d’œuvre : Devillers & Associés (mandataire), Robert Spizzichino, Alain Bourdin, Jean Michel Roux, 6-T, CDVIA, DTZ, Tribu
Missions : Études de territoire
Secteur d’étude : 12 000 km2
Durée de l’étude : 2012-2016
Traditionnellement, l’Ile-de-France est envisagée comme un seul bassin de vie et d’emplois. En réalité, les Franciliens vivent en co-territorialité : ils sont à la fois habitants de la métropole et de leur bassin de vie. Nous en avons dénombré 40…
L’étude « Habiter le Grand Paris » a eu lieu dans le contexte d’un débat politique sur la construction d’une métropole polycentrique. Ce modèle était vu par certains comme nécessaire pour réduire les inégalités territoriales et atténuer l’effet centralisateur de la ville capitale. Il s’agissait d’inventer une nouvelle organisation pour une répartition plus équitable des ressources entre les territoires. Mais lesquels ? Nous avions l’intuition que les limites administratives ne permettaient pas de les définir correctement. Une métropole est un espace continu et les diverses tentatives pour la découper en espaces juxtaposés paraissent arbitraires. Pourtant, le « local » existe vraiment. Nous l’avons mis en évidence à partir des flux des habitants. Ces flux décrivent à la fois des territoires, et leur interrelation. Ils relient entre eux des pôles, et mettent en évidence des territoires définis comme des espaces parcourus.
Ces objets réticulaires permettent de lire la complexité d’une métropole. Leur nature permet les superpositions et les imbrications. Nous avons montré que la mégapole francilienne était composée d’un cœur métropolitain et de bassins connectés entre eux, interdépendants mais assez autonomes pour avoir leur propre dynamique (jusqu’à 55% d’habitants résident et travaillent dans les « zones intenses »). L’analyse des flux de l’Enquête globale transport (EGT) a montré que la majorité des déplacements pour les autres motifs (restaurants, spectacles, achats, visites, santé, sport, etc.) avait lieu dans ces bassins. La deuxième destination est Paris, surtout pour les bassins les plus proches ou les mieux desservis par le RER. Afin de réduire les inégalités territoriales, il est important de développer l’échelle intermédiaire du bassin de vie en dehors du cœur métropolitain, en y développant d’autres formes de centralité pour que tous les métropolitains puissent accéder aux avantages et services que l’on attendrait d’un centre urbain, et en développant les mobilités internes aux bassins. Les résultats de l’étude ont été présenté aux élus locaux et régionaux, à l’APUR, à l’IAU et à la DRIEA. Ils ont nourri la réflexion du préfet d’Ile de France dans la définition des nouvelles limites administratives des intercommunalités.
Projets en commun
Le travail s’appuie sur une méthode quantitative originale basée sur la modélisation de l’ensemble des déplacements domicile-travail entre les 1300 communes de l’Île-de-France. Les résultats permettent de proposer une typologie pour décrire le fonctionnement de différents bassins de vie au sein de l’agglomération parisienne : les « zones intenses » regroupent les communes qui échangent beaucoup d’actifs ; les « soleils » regroupent les communes qui échangent beaucoup entre elles et de très loin ; les « étoiles » attirent beaucoup d’actifs à plus de 10km et constituent les centres de la deuxième couronne ; et enfin, les « communes interstitielles » regroupent des communes situées entre les zones intenses.
L’étude a été restituée sous forme d’expositions (notamment au CentQuatre – Paris), d’articles, d’ateliers participatifs, et de livres.
Les élus locaux et régionaux comme l’état étaient présents pendant les différentes séances de travail et les restitutions. L’ensemble des livrables est accessible :
- au blog de l’étude, voir le blog
- et au site web de l’AIGP, voir le site
L’étude a été l’objet d’un livre publié par l’AIGP en 2013, « Habiter le Grand Paris ».
Des nombreux articles ont été écrits sur le sujet dont :
- Bassins de vie métropolitains : mieux repenser les infrastructures de transport franciliennes – Revue TI&M n°518 - 2019
- Bassins de vie, des flux et des représentations mentales partagées - Revue Urbanisme n°49
Enfin, l’étude a fait le sujet des conférences données à l’ANRU (2016), au Préfecture de l’Ile de France (2015), à la Région Ile de France (2014), au DRIEA (2014) et à l’IAU (2014).